

L'agoraphobie touche chaque année environ 1 % à 1,7 % des adolescents et des adultes dans le monde soit entre 65 et 110 millions d’individus. Ce trouble est deux fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Bien que l'agoraphobie puisse apparaître durant l'enfance, son incidence atteint un pic à la fin de l'adolescence et au début de l'âge adulte.
L’agoraphobie est bien plus rare chez les personnes âgées. Aux États-Unis, par exemple, la fréquence sur une période d’un an chez les personnes de plus de 65 ans est de 0,4 %, tandis qu'elle est de 0.5% en Europe et en Amérique du Nord chez les individus de plus de 55 ans ce qui représente quand même plusieurs millions de personnes. Par ailleurs, sur une année, environ 0,2 % à 0,8 % de la population adulte dans différents pays est diagnostiqué agoraphobe, sans être associée à un trouble panique soit entre 16 et 64 millions d’individus.
Dans deux tiers des cas, l’agoraphobie débute avant 35 ans, avec un âge moyen de 21 ans pour la première occurrence. Les personnes ayant connus des attaques de panique ou un trouble panique avant (entre 30% et 50% des agoraphobes) ont tendance à connaître un début plus précoce. Pour les autres (qui n’ont connu ni attaques de panique ni agoraphobie), l’agoraphobie commence généralement plus tard entre 25 et 29 ans.
La première phase à risque se situe donc dans l’adolescence et le début de l’âge adulte (avant 35 ans), avec une deuxième phase à risque après 40 ans. On note qu’environ 10% des personnes agoraphobes âgées rapportent un premier épisode après 65 ans.
L'évolution est généralement persistante et chronique, avec seulement 10% de rémissions complètes en l'absence de traitement. Environ 36% des personnes en rémission connaissent une rechute.
Les caractéristiques cliniques restent relativement stables aux différents stades de la vie, bien que les situations déclenchant la peur varient : chez les enfants, la peur concerne principalement le fait d'être seul hors de chez soi, tandis que chez les personnes âgées, elle concerne plutôt les espaces fermés (comme les magasins) ou les files d'attente.
Les pensées correspondantes évoluent également, passant par exemple de la peur de se perdre chez l'enfant à la peur de tomber chez la personne âgée.
American Psychiatric Association, ed. (2022). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition, Text Revision (DSM-5-TR). Washington, DC, USA: American Psychiatric Publishing.

